Commentaire d’œuvre 1 > Blanket – H. Craig HANNA

Pour ce tout premier commentaire d’œuvre, un petit point technique est peut-être essentiel : H. Craig HANNA peint directement à l’arrière d’une plaque de Plexiglas, à l’aide d’encres et plus occasionnellement d’acrylique. Cette pratique, proche de la technique du fixé sous verre, offre une grande luminosité et un profond relief, grâce à un panneau de bois, en amont, assurant un fond tantôt monochrome, tantôt nuancé et travaillé, selon les formes et les couleurs à mettre en lumière.

L’œuvre Blanket, créée en 2016 – d’après un modèle vivant – représente une femme nue, allongée sur une simple couverture colorée, tricotée au crochet, typique des années 60-70. Elle est entourée d’un blanc gris quasi industriel, séparé d’une zone, énigmatique, décorative et graphique, plus grise et unie.

Ici, c’est un peu le souvenir des corps d’Egon Schiele, non idéalisés, qui rencontre la décorativité d’un Gustav Klimt, symbolisée par cette couverture bariolée, aux motifs entourés d’un doré plus modeste. C’est un vrai corps de femme, et non pas celui d’une Vénus rêvée, qui est couché, replié sur lui-même.

Le contraste entre la saturation des couleurs et le silence du blanc crée un point d’équilibre, tout comme un point d’interrogation, sur la nature du lieu, et du réel. Des taches d’encre oniriques et maîtrisées débordent du schéma classique pour mieux exprimer la vie et empiéter sur ce béton imaginaire. Où sommes-nous ? Et que contemple cette jeune femme, inquiète, ou rêveuse ? Le peintre aime le geste et le motif, mais répond peu aux énigmes des sentiments qu’il représente.

For this very first commentary, perhaps a small technical point is essential : H. Craig HANNA paints directly on the back of a Plexiglas pane, using inks and more occasionally acrylic. This practice, close to the technique of fixed under glass, offers a great luminosity and a deep relief, thanks to a wooden panel, upstream, ensuring a background sometimes monochrome, sometimes nuanced and drawn, according to the shapes and colors to enhance.

The work Blanket, created in 2016 – from a live model – depicts a naked woman lying on a simple colorful, crocheted blanket, typical of the 1960s / 1970s. She is surrounded by an almost industrial gray white, separated by an enigmatic area, decorative and graphic, grayer and more solid.

Here, it is a bit like the souvenir of the non-idealized bodies of Egon Schiele, which meets the decorativeness of a Gustav Klimt, symbolized by this motley blanket, with patterns surrounded by a very modest gold. It is a real woman’s body, but not the one of a dream Venus, which is lying, folded in on itself.

The contrast between the saturation of the colors and the silence of the white creates a point of balance, just like a question mark, on the nature of the place, and of the reality. Dreamlike and mastered ink stains spill over from the classic pattern to better express life and encroach on this imaginary concrete. Where are we ? And what is this worried or dreamy young woman contemplating ? The painter likes gesture and motif, but gives no answer to the enigmas of the feelings he represents.