Commentaire d’œuvre 13 > Girl with gold headscarf – H. CRAIG HANNA

H.Craig Hanna, toujours à l’aide d’encre, et sans acrylique ici, crée une nouvelle figure sur Perspex. Sur un format plus rare, de taille moyenne, mais typique dans sa production, vous pourrez retrouver actuellement cette œuvre en vitrine, vous souhaitant de nouveau la bienvenue à la galerie.
Dans un espace blanc cassé, sans indices et sans décorum se dresse une figure, représentée de la tête aux cuisses. Elle est à demi cachée sur le côté bas et gauche du corps par une forme quasi abstraite dans sa rectangularité et son absence de traitement graphique. Est-ce un bloc solide, structurant la décorativité de la coiffe dorée de la modèle, ou une simple et large feuille blanche sur laquelle tout peut encore s’écrire ? La femme, quoiqu’il en soit, tient cette forme de ces deux mains, bijoutées, elle porte le turban, un habit clair qui se fond dans le décor et seul son visage, calme, aux yeux clos, apporte une rupture colorée à cet ensemble rythmé de tons blancs.
Le turban doré de la coiffe fait planer autour de lui l’esprit d’Ingres, dans un orientalisme moins poussé mais palpable dans sa sensibilité décorative. Seulement ici, la femme n’est pas nue, elle n’est pas offerte, elle dégage une vraie pensée contemplative et intériorisée. Elle semble maîtresse du vide qui annonce la création. Ses mains, également colorée et plus travaillées que ce qui les entoure, ne sont pas sans rappeler un autre artiste : Schiele, qui dessine d’autres mains, plus cartilagineuses encore, mais traitées de la même manière. Colorées, existantes, parlantes, au sein d’un blanc silencieux.
Laure Saffroy-Lepesqueur                                                         

H. Craig Hanna, still using ink, and without acrylic here, creates a new figure on Perspex. On a rarer format, medium in size, but typical in its production, you can currently find this work in the window, welcoming you once again to the gallery.

In an off-white space, without clues and without decorum, stands a figure, represented from head to thigh. She is half hidden on the lower left side of the body by an almost abstract shape in its rectangularity and its lack of graphic treatment. Is it a solid block, structuring the decorativeness of the model’s golden headdress, or a simple, large white sheet on which everything can still be written? The woman, however that may be, holds this shape with these two hands, jeweled, she wears the turban, a light dress that blends into the decor and only her face, calm, with closed eyes, brings a colorful break to this rhythmic set of white tones.

The golden turban of the headdress makes the spirit of Ingres hover around him, in a less advanced Orientalism but palpable in its decorative sensibility. But here, the woman is not naked, she is not offered, she gives off a real contemplative and interiorized thought. She seems mistress of the void which announces creation. His hands, also colorful and more detailed than their surroundings, are reminiscent of another artist: Schiele, who draws other hands, even more cartilaginous, but treated in the same way. Colorful, existing, speaking, in a silent white. 

Laure Saffroy-Lepesqueur.