Commentaire d’œuvre 14 > I could love you more – Douni HOU

Cette œuvre de taille moyenne est une nouvelle tempera sur toile de l’artiste Dongni Hou.
La technique de la tempera a déjà été expliquée précédemment, et je vous invite à aller la redécouvrir dans notre commentaire n°3.
Ici, comme à son habitude, l’artiste chine un cadre ancien, doré et ornementé, laissé en l’état pour retranscrire au mieux une certaine mélancolie.
 
Sur un fond aussi noir que l’habit qu’on ne fait que deviner, et qui tombe comme un lourd rideau, un corps de femme, de dos, cache son visage dans ses mains. L’on devine un sein, là davantage pour l’harmonie de la pose, plutôt que pour un certain érotisme et les cheveux, retenus par un lourd chignon haut, laisse contempler un dos lisse, sculptural, long et blanc, éclatant de contraste avec l’obscurité environnante.
 
De ces mains qui semblent cacher des pleurs, de ce visage tourné dont on pressent l’expression et de ce corps qui semble dire non aux regards, isolé dans une immensité sombre, on devine un désespoir. Il est le même que celui de ces Madeleine, peintes en larmes et en piété. Dans sa pose, la figure créée par Dongni Hou rappelle particulièrement les saintes de Jean-Jacques Henner : très pâles, seules, sans décorum. Modernes dans leur classicisme.
Aussi, ce corps ressemble aux dames longues et entourées de noir, presque confondues avec lui, qu’a pu inventer Whistler. Elles semblent prisonnières d’un nuage de songe et d’un silence assourdissant, accaparées par des larmes qu’on en voit pas.
Laure Saffroy-Lepesqueur

This medium-sized piece is a new tempera on canvas by the artist Dongni Hou.
The tempera technique has already been explained previously, and I invite you to rediscover it by consulting our commentary n°3. Here, as usual, the artist finds an old, gilded and ornamented frame, left as it is, to transcribe at its best a certain melancholy.

On a background as black as the dress that we can only guess, and which falls like a heavy curtain, a woman’s body, turned, hides her face in her hands. We can guess a breast, there more for the harmony of the pose, rather than for a certain eroticism and the hair, held back by a heavy high bun, lets us contemplate a smooth, sculptural, long and white back, dazzling in contrast with the surrounding darkness.

With those hands that seem to be hiding tears, with that turned face whose expression one can sense and with a body that seems to say no to looks, isolated in a dark immensity, we can sense a despair. It is this despair felt by these Magdalens, painted in tears and piety. In her pose, the figure created by Dongni Hou is particularly reminiscent of Jean-Jacques Henner’s saints: very pale, alone, without decorum. Modern in their classicism.
Also, this body resembles the long ladies surrounded by black, almost confused with him, that Whistler could have invented. They seem trapped in a cloud of dreams and deafening silence, monopolized by tears that we do not see.

Laure Saffroy-Lepesqueur.