Commentaire d’œuvre 17 > D’arbres et de ciel

En lien avec le Salon du dessin qui s’est tenu la semaine passée, nous continuons de mettre à l’honneur cet art en vous invitant à venir découvrir deux expositions à la Laurence Esnol Gallery, rue Bonaparte :
  • Au 22 de la rue et jusqu’au 31 juillet inclus, retrouvez notre exposition consacrée au dessin, avec les œuvres d’H. Craig HANNA, Alexandre LUTZ, Adrien EYRAUD, Ofer JOSEF, Maja WISNIEWSKA, Zachari LOGAN et Dongni HOU.
  • Au 7, revenez découvrir l’univers d’Alex Lutz pour une plongée plus complète dans sa poésie, à l’occasion d’une exposition consacrée à ses dessins, sans date de fin prédéfinie.

Et, pour vous redonner un avant-goût, nous vous proposons cette semaine un commentaire poétique sur l’une de ses toutes nouvelles œuvres, accrochée au 22 rue Bonaparte :

D’une vague au premier plan, sombre et verte, se recouvre le papier. On ne sait au juste si elle est faite d’herbes toutes caressées dans le même sens par le vent, d’arbres trop nombreux ou d’une eau qui a volé sa couleur à l’émeraude. Mais elle se meut, silencieuse et tranquille, comme avant la tempête.

Derrière elle, moins foncées, aux quelques notes pailletées que sauront voir les yeux les plus habiles, des stries de verdure se dessinent en un champ qui se fait colline, en route confiante vers le ciel. Ces deux-là se mélangent à se confondre : c’est le ciel qui veut embrasser la terre fleurissante, et c’est la fleur qui veut pousser plus que de raison.

Toutes les couleurs ici s’épousent et se répondent, aucune n’en dérange une autre, toutes se complètent en la création d’un paysage qu’on croirait presque abstrait si la Nature, déjà, ne nous avait montré pareil tableau de sublimes confusions.

 

Laure Saffroy-Lepesqueur.

A wave in the foreground, dark and green, covers the paper. It is not clear whether it is made of grass all caressed in the same direction by the wind, too many trees or water that has stolen its emerald color. But it moves, silent and calm, as before the storm.

Behind her, less dark, with a few glittery notes that the most skilful eyes will see, streaks of greenery emerge in a field that turns into a hill, confidently on its way to the sky. These two mix and merge: it is the sky that wants to embrace the flowering earth, and it is the flower that wants to grow more than reason.

All the colors here blend together and respond to each other, none disturb each other, all complement each other in the creation of a landscape that one would believe almost abstract if Nature had not already shown us such a picture of sublime confusion.

 Laure Saffroy-Lepesqueur