Commentaire d’œuvre 18 > Commentaire comparé

À gauche, H. Craig Hanna

À droite, Ecole italienne du XIXème siècle.

Deux œuvres viennent et reviennent s’installer cette semaine à la galerie : différentes, elles portent pourtant le même nom, ce sont Les trois Grâces. L’une est de la main d’H. Craig Hanna et date de 2014, l’autre de celle d’un artiste de l’école italienne du XIXème siècle.

Dans ce commentaire, où le Perspex rencontre la traditionnelle toile, l’encre vient répondre à l’huile et d’un seul sujet commun surgissent mille visions…

Dans ces deux œuvres, des corps de femmes, vêtus ou nus, cachés parfois seulement là où la nudité se dévoile encore plus dans son absence. Ils dansent, posent et s’harmonisent les uns aux autres. D’une époque à l’autre, la chorégraphie reste. Si le traitement des corps et le regard porté sur ces derniers n’est pas senti de la même manière, toutes deux sont rythmées par une Nature printanière ou intimiste, accueillant le geste comme expression.

D’un sujet devenu un véritable topos de l’histoire de l’art, nous voyons ici deux exemples qui différent dans leur expressivité, tout en rendant hommage à la seule idée de la grâce que se font les artistes. Montrés, cachés, aux regards qui nous excluent ou nous percent, les corps et les formes ici parlent chacune un discours qui veut mettre en valeur tantôt le dynamisme et la force dans la beauté tantôt la suavité et la douceur dans l’alcôve d’un vert sombre…

 Laure Saffroy-Lepesqueur

Two works come and go to settle this week at the gallery: different, yet they have the same name, they are Les Trois Grâces. One is by H. Craig Hanna is from 2014, the other from a 19th century italian artist.

In this commentary, where Perspex meets traditional canvas, ink responds to oil and from a single common subject emerge a thousand visions …

In these two works, the bodies of women, clothed or naked, sometimes only hidden where nudity is revealed even more in its absence. They dance, pose and harmonize with each other. From one era to another, the choreography remains. While the treatment of bodies and the way they look at them are not felt in the same way, both are punctuated by a spring or intimate Nature, welcoming the gesture as expression.

From a subject that has become a veritable topos in the history of art, here we see two examples that differ in their expressiveness, while paying homage to the sole idea of ​​grace that artists have for themselves. Shown, hidden, to looks that exclude or pierce us, the bodies and shapes here each speak a discourse that wants to highlight sometimes the dynamism and strength in beauty, sometimes the smoothness and gentleness in the alcove of a dark green …

 Laure Saffroy-Lepesqueur