Commentaire d’œuvre 2 > Paysage 27 – Alexandre LUTZ

Cette petite œuvre d’Alexandre Lutz est réalisée grâce à une technique aqueuse : la gouache, sur un papier épais et cartonné, peut permettre cet effet de profondeur, accentué par un usage multiple du pinceau. Ici, le pinceau glisse, brosse et s’épand autant qu’il pointille. Le petit format renforce ces divers effets de matière, qui apparaissent successivement, les uns grâce aux autres.

Voilà un paysage de rêve réaliste. C’est le terme, hybride, qui pourrait convenir aux natures de l’artiste. Nés de son imagination, ces paysages nous sont pourtant familiers : on pressent bien l’existence de ces branches bleuies par une lumière de Lune, à laquelle répondent d’humbles et silencieuses lucioles. L’or rencontre l’argent dans un bois reposant, mais où la vie semble vibrante et animée de mille détails. Sans présence humaine, dans un cadrage resserré, la nature se parle à elle-même.

C’est le parti-pris de la poésie qui prend ici le dessus. Celle du silence et du beau, qui souvent s’ignore. Les branches sont celles d’une nature intemporelle, qu’on rencontre chez Corot, et la lumière, diffuse et rayonnante a de lointains airs de famille avec Whistler et Spilliaert. Le tout, petit comme une boîte à bijoux, brille sans artifices, invite au voyage et inspire la rêverie.

This small work by Alexandre Lutz is produced using an aqueous technique: gouache, on thick cardboard paper, make this effect of depth possible, accentuated by multiple use of the brush. Here the brush strokes, brushes and spreads as much as it dots. The small format reinforces these various material effects, which appear successively, one thanks to the other.

Here is a realistic but dreamlike landscape. Hybrid is the word that could describe the artist’s natures. Figment of his imagination, these landscapes are nevertheless familiar to us : we know these branches blued by moonlight, to which humble and silent fireflies respond. Gold meets silver in a restful wood, where life seems vibrant and alive with a thousand details. Without human presence, in a tight frame, nature speaks to itself.

It is the bias of poetry that takes over here. The poetry of silence and beauty, which is often ignored. The branches are those of a timeless nature, the one we can meet in Corot’s painting, and the light, diffused and radiant, has distant family resemblances with Whistler and Spilliaert.
Everything, small as a jewelry box, shines without artifice, invites you to travel and inspires to daydream.